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Damn Murphy !
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26 octobre 2013

Chucky 6 - La Malédiction de Chucky

La_Malediction_de_Chucky_affiche_12079

Chucky semble avoir une tronche bien étrange sur cette affiche, mais la chose est bien moins flagrante dans le film, soyez rassuré.

L’increvable poupée revient... encore...

Avant toute chose, je suis loin d’être fan de Chucky. J’ai toujours trouvé le concept plutôt débile et peu crédible (« Oh non, une poupée de 30cm veut me tuer, que faire ? Que faire ? Que faire ? Oh, non, elle m’a tué ! » pour exagérer un peu le trait). Les Chucky 4 (La Fiancée de Chucky) puis 5 (Le Fils de Chucky) m’avaient déjà plus convaincus pour la simple raison qu’ils se tournaient vers la parodie, surtout le 5. C’est d’ailleurs le seul, au final, que j’avais retenu. (Oui, en somme j’ai fait l’inverse de la majorité des fans, qui ont adoré la trilogie et détesté les deux suites humoristiques).

Alors évidemment, en découvrant par hasard le sixième du nom, tout nouveau, j’ai été perplexe. Pourquoi ? Parce qu’on disait de lui qu’il revenait aux sources, qu’il abandonnait la dérision et l’humour qui, pour moi, avaient sauvé le coup sur le dernier film en date (ce n’est que mon avis évidemment). Mais bon, le cinéma d’horreur étant en crise dernièrement (depuis pas mal d’années en fait, malgré quelques perles par-ci par-là), j’ai quand même tenté la chose, malgré la tête étrange de Chucky sur les images (rassurez-vous, on croirait presque l’original dans le film… surtout vers la fin).

Finalement, les premières images du film sont prometteuses. C’est sans mal qu’on reconnaît la nouvelle héroïne en la personne de la jeune femme en fauteuil roulant dont j’ai oublié le nom. Voilà qui pourrait mettre fin au pitoyable « Oh non, une poupée de 30cm veut me tuer, que faire ? et vous connaissez la suite ». Il faut avouer que c’est déjà plus compliqué de lutter contre un nain de porcelaine (je sais, il n’est pas en porcelaine, mais ça sonne bien) quand il a bloqué les roues de notre fauteuil et qu’on n’a jamais su marcher. D’ailleurs, même en dehors de cette héroïne assez sympathique et originale, le film entier arrive à jouer la carte de la subtilité : on n’entend pas Chucky parler ni le voit vraiment bouger avant une bonne quarantaine de minutes, les personnages eux-mêmes ignorent le danger qui rôde alors que le compteur est déjà à deux ou trois morts assez sympathiques même si peu sanglantes. D’ordinaire, je déteste ce moment de flottement où le spectateur est le seul à savoir qu’il y a un tueur dans la maison et ce, durant la première heure du film pour certains ; il faut avouer que c’est assez exaspérant quand on sait que l’intérêt de ce genre de film est justement de voir comment les héros vont faire pour survivre (d’après moi en tout cas). Mais pour le cas Chucky 6, je dois avouer que le procédé était bien mené et contribue même grandement au film.

Il n’y a, je crois, qu’un meurtre un peu con (faudra m’expliquer comment un pantin peut arriver à arracher un œil à quelqu’un sans que ce dernier réagisse un minimum ; j'exige un tutto en bon uniforme !). Bref, après cette première partie qui joue surtout sur la subtilité (et qui la joue plutôt bien) on arrive au moment du grand combat (en somme, quand l’héroïne comprend enfin la situation et qu’ils sont déjà plus ou moins tous morts autour d’elle). Et j’avoue que cette partie-là est très réussie, le handicap de l’héroïne ajoutant pas mal d’angoisse dans l’équation, mais étant aussi par moments un avantage insoupçonné.

Insoupçonnées sont aussi certaines relations entre les personnages de la famille d’ailleurs (wow, quelle transition fouillée). Bon, rien de bien extraordinaire, ni de révolutionnaire ; on commence même à entrevoir la chose avant qu’on nous la montre. Ce n’est, au final, pas vraiment utile non plus, mais j’ai bien aimé l’idée d’inverser un peu la situation clichée qui s’annonçait au tout début du film. Bref.

Il faut aussi préciser que pratiquement toutes les scènes du film se passent dans la maison (ou est-ce un manoir, je sais plus) de notre chère famille vouée à finir au cimetière. (C’est d’ailleurs ironiquement l’enterrement de la première victime du film qui les réunit là ; nabot mais pas con, le Chucky !). Et le tout se passe aussi pratiquement durant la même nuit. Moi qui adore les huis clos en général, je ne peux qu’adhérer à cette idée. D’autant plus que la maison est grande et bien foutue, et dans ce genre de film, un bon décor ça aide pas mal à faire l’ambiance.

On pourrait reprocher à ce Chucky d’être bien trop sobre. Presque pas de rire diabolique, presque pas d’injures, il ne parle presque pas de toute façon. Pour ceux qui avaient adhéré grâce au « charisme » de la poupée, ils risquent d’être déçus. Pour ma part, plus Chucky se la ferme, plus je trouve l’histoire sympa (sauf bien entendu quand ça vire à la comédie auquel cas les répliques du pantin sont géniales).

L’histoire n’est pas en reste (bien qu'étrangement exploité) puisque ce film s’avère relié à pratiquement tous les autres au final. Au passage, on en profite pour expliquer ce que fait Chucky dans cette maison (parce qu’il y a été posté dans un colis en début de film, et c’est d’ailleurs là un mystère sympathique que d’essayer de comprendre qui l’a envoyé ici et pourquoi). Le tout s’explique sur la fin, que les fans de la saga ont sans doute aimé d’ailleurs. Personnellement, je trouvais que ça bouclait bien la boucle, bien que comme je l’ai dit, je n’ai jamais été fan du Chucky ; du coup, je me serais contenté sans mal d’arrêter l’histoire une fois qu’on a quitté la maison, pour ne pas en dire plus. Mais bon, on ne va pas cracher sur une petite conclusion non plus.

Le coup du flash-back (comprendra qui a vu) était peut-être de trop pour moi, n’étant pas particulièrement fan des retours en arrière, surtout quand on arrive à un point culminant de l’histoire (c'est un peu du genre "Ahahah, je vais maintenant pouvoir tuer le héros, mais avant il me faut lui narrer l'histoire de ma vie, c'est très important !"... En fait, les grands meuchants n'auraient-ils pas tout simplement besoin d'un psy pour s'épancher et nous épargner de tels passages ?). Mais il faut admettre que c’est une scène plutôt bien réalisée qui, en plus d’expliquer pas mal de choses, est assez « angoissante » (le mot est fort, n’ayant pas frissonné une seule fois devant un seul des six Chucky, à part peut-être de froid, mais il faut bien donner une idée du ton de ladite scène).

Au final, c’est donc un film plutôt bon, peut-être un des meilleurs Chucky horrifiques pour moi ou, pour les fans de la première heure, une bonne reprise en tout cas. Ce Chucky 6 arrive à reprendre l’ambiance d’horreur de la première trilogie mais le fait de façon à être bien plus réaliste et, comme je le disais au tout début, bien moins pitoyable (le mot est fort là encore, j’avoue, mais bon maintenant qu’il est écrit…).

En bref…

Vous aimerez sans doute Chucky 6… - si vous cherchez un film d’horreur qui se veut un minimum sérieux (sauf sur quelques passages sans doute). - et donc, si vous n’avez pas aimé les Chucky parodiques 4 et 5. - si vous avez trouvé les premiers Chucky pas crédibles du tout. - si un Chucky presque muet vous fait plus d’effet que le débiteur d’injures des opus précédents. - si vous voulez seulement un film sympa pour le dimanche soir, qui ne fasse pas peur mais qui tienne la route. - si la subtilité (comprendre : faible présence de sang, meurtre presque suggéré plus que montré) et l’ambiance sombre sont pour vous aussi importantes, si ce n’est plus, que les meurtres en eux-mêmes.

Vous n’aimerez peut-être pas… - si vous êtes fans de la première trilogie. - si vous cherchez un film d’horreur comique comme le Chucky 5. - si vous êtes en quête de sang en masse. - si la lenteur vous rebute (parce que comme je disais, le temps que les persos comprennent qu’ils vont mourir, on à le temps de se faire bouillir des pâtes, de les bouffer et de faire la vaisselle de la semaine). - si voir Chucky avec une nouvelle voix vous horripile (il m’a semblé que la voix VF était différente, mais pas sûr ; je laisse confirmer ou non à la première personne connaisseuse qui veut bien partager son savoir). - si vous espérez un Chucky déjanté et bourrin comme dans les précédents.

En info bonus : Si vous regardez Chucky 6, ne vous arrêtez pas au générique de fin. Si je ne me trompe pas, il y a une surprise après lui.

Note : 13/20 - Nous commençons donc les hostilités par un épargné de Murphy qui a frôlé une condamnation fatale.

 

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