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Damn Murphy !
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Damn Murphy !
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1 février 2014

Haunter

HaunterDe quoi ça s’agit ? De Lisa qui a la chance de revivre en boucle le même dimanche, qu’elle passe avec ses parents et son frère dans leur maison. Elle est bien entendu la seule à avoir conscience de la situation et sa famille ne la croit pas si elle en parle. Et pour pimenter ce dimanche à mourir d’ennui, des évènements étranges se déclarent. Des objets disparaissent, des échos se perdent dans la nuit, et Lisa se rapproche peu à peu d’une vérité qu’elle n’aurait jamais dû rechercher.

Alors ? Ce serait difficile de donner un avis sans en dire un peu plus sur l’histoire. Mais il serait tout aussi difficile d’en dire plus sur l’histoire sans spoilers et sans s’embrouiller. Car même si l’intrigue est, somme toute, plutôt simple, elle est tournée et détaillée d’une façon qui lui donne une apparence complexe.

Au menu, on a donc des objets disparus, du brouillard, une voiture qui ne démarre plus, des fantômes qui se côtoient sans se voir, des vivants qui en savent visiblement un peu plus sur l’affaire, des possessions, des amis imaginaires, des portes mystérieuses planquées à la cave et j’en passe. En somme, une bonne panoplie d’éléments typiques à l’épouvante et à l’histoire de hantise, qui sont ici combinés habilement et qui s’emboîtent parfaitement.

Le ton est mis sur le mystère, mettant la peur de côté, même si les plus sensibles pourront peut-être sentir quelques frissons par moments. Et le mystère fonctionne alors que les questions se multiplient : pourquoi cette boucle temporelle ? (encore, celle-là est facile) et puis pourquoi soudain, la boucle s’enraye et les choses ne se passent plus de la même façon ? (là déjà, c’est moins évident) Où mène cette ouverture secrète ? A qui est cette ombre sous la porte ? Qui est cette fille dans les miroirs ? Pourquoi l’héroïne ne veut donc pas bouffer son foutu steak ? Oui, d’accord, cette question là n’est pas un mystère, juste l’obsession d’un estomac tourmenté durant le visionnage.

Le film est monté en puzzle de façon à ce qu’on soit tenu en haleine jusqu’au bout. Car, il faut l’avouer, la situation de départ, bien qu’étrange, trouve une explication assez rapidement pour le spectateur, même si aucun des personnages ne semble vouloir parler de cette évidence. C’est dans la suite que se joue l’affaire, dans toutes ces maisons juxtaposées, à l’image de bocaux de papillons alignés sur des étagères, et dans ces familles et jeunes femmes qui « doivent se réveiller ».

Petit point positif supplémentaire : plusieurs éléments parmi ceux que je viens de citer donnent un côté « conte noir » à l’histoire. Le coup des trois objets disparus, des endormis qui doivent émerger, du maître des lieux qui emprisonne tout le monde (et même s'il ne s'appelle pas Murphy, il n'en est pas moins chiant) ; ça m’a rappelé sans que je sache vraiment pourquoi le livre Coraline de Neil Gaiman. Bref, ajouter un soupçon d’éléments enfantins renforce toujours l’horreur d’une situation et donne même un léger côté poétique au film.

Il n’y a, en somme, que deux points négatifs qui me viennent à l’esprit. Un : le tueur. Il a la tête de l’emploi, il ajoute un semblant de tension à l’affaire, et j’en passe. Mais un point fait cruellement défaut : un mobile. Pourquoi tuer de son vivant ? Pourquoi continuer dans son trépas ? Pourquoi passer de filles isolées à des familles entières ? Pourquoi obligatoirement passer par la case « voiture » ? Pour faire un joli petit film, dira-t-on, et je ne m’en plains pas. Mais ça reste une lacune qu’on aurait pu combler facilement, même s’il fallait tomber dans le cliché pour ce faire.

Deuxième point : la fin. C’est prévisible et joyeux. Pas que je ne sois satisfait qu’en voyant des hamsters écrasés sur la route, mais il faut admettre que c’est toujours mieux quand ça finit mal. Bon, évidemment, « joyeux » est un bien grand mot pour un fantôme. Reste que tous ces morts ont l’air bien plus contents de leur sort que beaucoup de vivants en ce monde. Pour la prévisibilité, je tenais seulement à noter le fait. Ce n’est pas non plus le détail qui va ruiner tout un film – combien de films seraient ruinés alors ? – mais c’est toujours sympa d’être un peu surpris. M’enfin, on va pas non plus trop en demander, ce petit film ne promettait qu’une plaisante histoire surnaturelle, sans prétendre à plus que ça. Et d’après moi, il atteint son but, ce qui est de plus en plus rare de nos jours.

Ce n’est donc évidemment pas le film du siècle, mais on ne lui a jamais demandé tant de toute façon. Simplement une histoire surnaturelle bien sympathique, très bien menée, qui sait où elle va et donne une nouvelle dimension à la notion de huis clos. Que demander de plus pour une soirée cinéma à domicile ?

Sentence : 14/20. Le réalisateur de Cube a une fois de plus réussi à instaurer une histoire intriguante dans un genre qu'on aurait pu croire impossible à renouveller. 

Je vous laisse découvrir le trailer, mais soyez prévenu d'avance, il révèle certaines choses qu'on découvrir en cours de film (bon, rien de bien méchant, de toute façon, vous le devineriez bien assez tôt durant le visionnage).

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