De quoi ça s’agit ? On retrouve notre famille maudite quelques temps après la fin d’Insidious 1. Et, mis à part la « surprise » qui nous attendait dans la fin de ce dernier, les esprits et autres n’en ont pas fini avec eux. Et pendant qu'on découvre une insidieuse possession dans la maison, on est en parallèle emmené dans une longue enquête visant à lever les mystères de la vieille dame en noir...

Alors ? Avant tout, il faut savoir que réussir à faire peur avec ce deuxième opus relevait du quasi impossible, pour deux raisons : si le premier Insidious nous baignait dans une ambiance angoissante au possible, il finissait par un aller simple pour l’au-delà. Ce qui, du côté de l’angoisse, fut d’après moi une erreur : les fantômes et démons ne font plus vraiment peur une fois qu’on a vu leur demeure ; c’est l’inconnu et l’étrange qui terrifient. Seconde raison : un deuxième volet ne pouvait qu’avoir pour vocation d’expliquer les dernières parts de mystère (si ça n’avait pas été le cas, je pense que beaucoup aurait descendu le film). Et, dans la suite logique de mon premier point, expliquer revient à tuer la peur.

Mes prévisions se sont donc avérées juste pour ce qui me concerne : l’ambiance est glaçante et toujours aussi soignée, mais l’angoisse n’était pas au rendez-vous (soit, elle ne l’était pas non plus particulièrement dans le premier, mais tout de même). Et les auteurs ont sans doute flairé l’anguille sous la roche de loin car, par chance, ils n’ont pas tout misé sur la terreur dans cette suite. Non, ici, ce qui nous intéresse, c’est justement de lever les mystères. C’est d’ailleurs ce que toute bonne suite se devrait de faire, surtout lorsqu’elles ne sont pas prévues d’avance : le premier volet inquiétait, maintenant que la surprise est passée, place aux explications. Insidious 2 est donc plus un thriller qu’un film d’épouvante et on y voit les personnages passer d’un lieu glauque à un autre dans l’espoir de remonter le fil jusqu’à la source et de comprendre qui est cette vieille dame en noir qui a sans aucun doute hanté les rêves de tous les spectateurs d’Insidious 1. La réponse à cette question est d’ailleurs plutôt surprenante. A la fois classique et malsaine, cette explication n’aurait pas pu mieux coller à l’ambiance de la saga. Mais je n’en dirais pas plus à ce sujet…

Cette suite a même quelques améliorations par rapport au premier Insidious. Je pense surtout à la façon de communiquer avec les esprits (qui n’est qu’un détail, je l’accorde) et au mélange temporel. Le premier point sera vite traité : dans le premier film, notre vieille voyante mettant un masque à oxygène sur la tête pour communiquer avec l’au-delà. Même si le masque à gaz devient lentement un emblème de l’horreur, inspirant de froids frissons par sa simple vision, je trouvais qu’il n’avait pas grand-chose à faire dans cette histoire. Cassant l’ambiance générale, il était même bien peu crédible. Dans Insidious 2, on abandonne le masque pour se servir de dés où sont inscrits des lettres. Soit, côté réalisme, on peut se dire qu’avec 5 lettres, c’est difficile de se faire comprendre par les vivants. Mais l’idée reste meilleure que celle du masque et apporte même son brin de tension.

Pour le mélange temporel, sans trop en dire, j’annoncerai seulement qu’on revoit certains moments d’Insidious 1 sous un angle nouveau. Par ailleurs, en plus des fantômes tels qu’on les connaît, il semblerait que les souvenirs de ces derniers soient autant d’échos de mort perdus dans l’au-delà. La chose n’est pas vraiment expliquée, ni même explicitée, mais c’est l’idée que j’en ai retenu et j’aime cette idée.

Bien sûr, l'histoire n'est pas sans faille et quelques tentatives humouristiques éclosent malheureusement par-ci par-là dans le film. Mais ce ne sont que des défauts mineurs étant donnée l'ambiance soignée de cette saga qui n'a pour prétention que de divertir avec une intrigue sombre au possible. Intrigue, par ailleurs, peut-être pas la plus innovante ou bien construite qui soit, mais qui reste, si on la compare avec certaines autres séries du genre (je pense aux Paranormal Activity) tout de même assez logique et recherchée.

Côté renouvellement, après un premier opus qui s’attaquait aux maisons hantées et reprenait dans les grandes lignes le fameux Poltergeist, on se tourne ici vers des affaires de possession qui ne sont pas sans rappelées un autre classique de l’épouvante : The Shining. N’étant pas réellement fan de ce dernier, j’ai eu une certaine appréhension en voyant que c’était la référence majeure de cet Insidious. Par chance, mes appréhensions n’étaient pas fondées. Si l’idée est similaire, ici le jeu d’acteur et la tournure des évènements étaient réussis et dignes d’un film d’horreur.

En bref, cet Insidious est une réussite à la hauteur de son prédécesseur et pourrait malgré tout en terrifier plus d’un. Pour les habitués de l’horreur, la terreur ne sera peut-être pas aussi palpable, mais les multiples références du genre et l’enquête assez prenante sauront vous satisfaire le temps d’une soirée sympathique. La seule déception est qu'on ne retrouve pas la fameuse musique de Tiny Tim, Tip Toe Trough the Tulips, qu'on entend tout de même dans la bande-annonce. Mais peut-être reviendra-t-elle dans un éventuel chapitre 3...

Sentence : 15/20

Insidious 2

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